Devenir indépendant ne s’improvise pas, c’est un vrai choix. Notre étude Freelancing in Europe réalisée en collaboration le Boston Consulting Group montre d’ailleurs que 76% des freelances souhaitent le devenir pour reprendre le pouvoir sur leur choix de carrière. Bonne nouvelle : 84% des freelances interrogés affirment être pleinement satisfaits de cette situation. Mais si choisir comment, où et avec qui travailler est un avantage considérable, être à son compte, c’est aussi faire face à de nouveaux défis. Le premier : apprendre à connaître sa juste valeur.
L’importance du TJM (Tarif Journalier Moyen)
Si définir son TJM n’est pas toujours facile, il est important de veiller à ce que ce dernier soit représentatif de votre travail. Pour Adrian Couesnon, Administrateur de systèmes et réseaux, un bon moyen pour se faire une idée de sa valeur consiste à : “prendre le temps de bien étudier le marché et regarder les profils à compétences et expériences similaires aux vôtres. De là, vous pourrez plus facilement fixer un TJM qui vous convient.” Mais plusieurs autres facteurs sont à prendre en compte, comme par exemple vos expériences professionnelles passées, vos compétences, les méthodologies que vous saurez mettre en place chez un client, le temps passé sur un projet, etc. Aladdin Serraoui, Réalisateur et monteur, nous explique : “Il ne faut pas hésiter à valoriser ses expertises, c’est un très bon moyen de se différencier des autres. Par exemple : il est assez courant de trouver un cadreur sur Malt, en revanche un cadreur spécialisé en prise de vue en réalité augmentée ou en prise de vue sous-marine, est plus rare.”
Votre tarif doit donc être à la hauteur de votre expérience mais aussi contribuer au développement de votre carrière d’indépendant. Pour Lauren Taara Sharma, Consultante en communication et en transformation digitale : “Lorsqu’on est entrepreneur, il y a des charges et des taxes spécifiques à prendre en compte que les salariés n’ont pas à payer. C’est extrêmement important d’y faire attention si on veut pouvoir vivre correctement et ne pas se retrouver dans une situation compliquée en fin d’année.” Mayghan Dolmy, Consultante RH et RRH à temps partagé, affirme également : “Freelance veut bien dire « libre » mais surtout seul.e à la manœuvre. On doit faire nos recherches, rencontrer les bonnes personnes, trouver les bonnes informations mais surtout anticiper l’avenir.”
Dans notre étude Freelancing in Europe publiée en novembre 2020, le Docteur Frank Müller-Langer, chercheur associé au Max-Planck Institute et le Docteur Estrella Gómez-Herrera, professeur en Sciences Économiques Appliquées à l’Université des Îles Baléares, ont analysé le rapport qu’il existe entre le TJM des freelances et leur succès professionnel. Grâce aux données récupérées sur Malt, ils sont parvenus à la conclusion que les freelances qui affichent un tarif plus élevé attirent davantage de clients. Un tarif journalier plus élevé fait en effet preuve d’autorité et est susceptible d’attirer des clients à la recherche de compétences élevées. Maurice Wehbe, Lead UX & Service Designer nous explique d’ailleurs : “Il ne faut pas avoir peur de demander un tarif élevé. C’est en musclant votre discours commercial que vous arriverez à l’assumer et à le faire accepter par vos clients. Il ne faut pas être mal à l’aise à l’idée de parler d’argent : si votre client vient à vous, c’est que vous l’intéressez pour vos compétences.”
Votre TJM peut toutefois être amené à évoluer : il est en effet tout aussi possible d’envisager une baisse de votre tarif lorsqu’un projet peut apporter de la valeur à votre CV. En tant que freelance, il est important de se forger une réputation à long terme et d’ajuster son tarif en conséquence. Les avis et recommandations laissés par vos clients en fin de missions comptent beaucoup pour votre visibilité et vous permettent d’augmenter votre tarif journalier. Lauren Taara Sharma, Consultante en communication et en transformation digitale nous raconte d’ailleurs : “Je peux être amenée à modifier mon TJM, si par exemple je sais que ma mission va durer dans le temps et qu’elle va m’apporter de la stabilité financière. Mais attention, il ne faut surtout pas se sous-évaluer. Je veille toujours à ce que mon TJM le plus bas n’influe pas sur mon mode de vie”. Alexis Delespierre, Photographe B2B, insiste d’ailleurs sur ce point : “Il faut être le plus juste possible sur son TJM. Si un freelance se sous-évalue avec un client et que la mission dure dans le temps, il sera forcément perdant à un moment ou à un autre. Il ne pourra plus faire machine arrière : ça le décrédibilise lui et tout l’écosystème freelances.”
Freelance, vous êtes votre propre gestionnaire
Il est important de ne pas oublier que vous êtes votre propre chef d’entreprise et que la totalité de votre emploi du temps ne peut être consacrée uniquement à vos missions. Si des plateformes comme Malt peuvent vous faciliter la vie, il vous faudra tout de même vous dégager du temps pour les tâches administratives, la prospection de nouveaux clients et cela va sans dire, un peu de repos. Pour Paul Dufour, Consultant en Webmarketing et stratégie digitale nous raconte : “En dehors de mes missions, je reste attentif à ma comptabilité de freelance mais surtout à mes projets en parallèle comme toitoimontoit.fr ou whede.fr”.
Vous êtes aussi votre propre gestionnaire : il faut donc que vous réfléchissiez à ce dont vous avez besoin pour faire évoluer votre carrière puis transformer cela en chiffres. Maurice Wehbe, Lead UX & Service Designer, conseille de jouer sur la transparence : “Je n’hésite pas à expliquer le détail de mon TJM à mes clients et ce qu’il comprend : les charges, la commission Malt, l’assurance, le matériel. Mon TJM ne doit pas me permettre seulement d’avoir un toit sur la tête, il doit pouvoir me permettre de construire ma vie future, je pense par exemple au fait d’épargner”.
La formation comme élément clé de différenciation
Un autre aspect important à ne pas négliger est la formation. D’après notre étude Freelancing in Europe, chaque freelance consacre en moyenne 6,5 heures par semaine à se former. Un effort quotidien qui leur permet de se différencier sur le marché du travail et d’apporter à leurs clients des connaissances d’avant-garde. Adrian Couesnon, Administrateur de systèmes et réseaux, nous confie : “En tant que freelance, la veille technologique, la formation, les certifications sont des éléments à prendre en compte lorsque l’on fixe son tarif, c’est d’ailleurs ce qui peut faire la différence sur le marché. Il y a aussi la communication et le savoir-être à ne pas négliger et au contraire à mettre en valeur. Pour Aladdin Serraoui, Réalisateur et monteur, la formation est aussi un élément clé : « La formation est pour moi quelque chose d’essentiel, je me forme régulièrement sur internet ou grâce à des livres. Il est important également de se créer un réseau, même en visio, mais aussi via des groupes Facebook, des applications comme Shapr ou Club House. »
Chez Malt, nous sommes conscients de la difficulté de prendre en compte tous ces aspects au moment de fixer votre tarif journalier. Mais un conseil est revenu à travers l’ensemble des interviews que nous avons mené pour réaliser cet article. En effet, pour Adrian, Lauren, Maurice et Alexis, Mayghan et Aladdin, l’élément le plus important à prendre en compte est de ne pas se sous-évaluer. Et si vous venez de vous inscrire sur Malt, n’hésitez pas à vous référer à notre baromètre des tarifs freelances qui pourra grandement vous aiguiller !